Né en Guadeloupe le 23 mars 1967, ses parents l’appellent Joseph Jean-Philippe Corvo. Mais plus tard, il rejette son nom de naissance pour affirmer ses racines africaines ; et adopte Nioussérê Kalala Omotunde. Nioussérê d’origine égyptienne, désigne le berceau du savoir selon ses thèses, Kalala, comme l’organe traditionnel de résolution de problèmes (selon les traditions du Congo), et Omotounde signifiant littéralement en langue yoruba «Un fils qui était parti et est revenu vers ses ancêtres».
Diplômé de l’École de publicité de Paris puis formé à l’analyse historiographique par l’école Diopienne à Paris, il est devenu égyptologue, chercheur en histoire, spécialiste des sciences et mathématiques africaines et des humanités classiques africaines. Enseignant à l’institut Africamaat de Paris, iI a également été chargé de mission auprès de l’Unesco. Depuis mai 2010, en collaboration avec l’association Menaibuc Caraïbes, il a enseigné les Humanités Classiques Africaines Caraïbes à l’Institut Per Ankh, à l’institut Anyjart en Guadeloupe et à l’institut Per Ankh, en Martinique.
Il militait pour que l’Histoire réelle de l’Afrique soit connue. Il a consacré ses recherches et ses enseignements sur le génie africain, riche et florissant mais victime d’un dénigrement occidental. Adepte de la renaissance africaine, il croyait ferme que le génie africain, mère de la science universelle, devrait permettre au Noir appelé Kamite, de se repositionner comme ancêtre de l’humanité.
Il était à la fois Chercheur en histoire. Conseiller en communication, mathématicien, théologien, égyptologue, historiens des sciences mais aussi historien des spiritualités et panafricaniste convaincu. Son approche scientifique visait à décomplexer l’africain puis à repositionner les savoirs africains et plus globalement les Humanités classiques africaines dans l’historiographie des connaissances de l’humanité.
En disciple fidèle de Cheick Anta Diop et de Théophile Obenga, il a œuvré avec acharnement à déconstruire les falsifications historico-scientifiques séculaires dont les savoirs multiformes du continent africain ont fait l’objet.
Son œuvre visait à replacer les savoirs de l’Afrique ancienne dans l’historiographie des connaissances de l’humanité. Il a poussé loin ses travaux de recherches sur les civilisations du continent africain, de sorte qu’il est parvenu à trouver des ramifications africaines à presque toutes les religions dites révélées. En effet, il a sans cesse soutenu, comme d’autres Égyptologues, que le christianisme, l’islam et autres ont des origines africaines.
Fervent défenseur de la renaissance africaine, avant sa disparition, il était devenu l’incarnation de la connaissance africaine au service de son développement.
Auteur de divers ouvrages aux éditions Menaibuc, il est aussi co-fondateur du site africamaat.com, de l’Institut Africamaat, avec René-Louis Etilé, mais aussi le concepteur de la revue Afrik@raïbes mag et l’animateur de l’émission TV « Vérités & Mensonges » sur Canal 3 Monde.
Il était le fondateur ou le président de plusieurs organismes et associations, dont Street Spirit Culture, Heliopolis, ou les instituts panafricanistes Anyjart et Africamaat, où il a consacré les dernières années de sa vie à y enseigner des thèses basées sur les travaux de Cheikh Anta Diop.
Après avoir étudié les Humanités Classiques Africaines à Paris (ACIVA-SERVA, IECA, KHEPERA-SHABAKA, INSTITUT AFRICAMAAT), il a acquis de nombreuses connaissances à travers diverses missions effectuées pour l’UNESCO mais aussi lors de divers colloques et conférences auxquels il a participé à travers le monde, sans oublier de nombreuses émissions TV et radio.
Il a longtemps œuvré pour promouvoir les Humanités Classiques Africaines.
Après un test ADN fait aux États-Unis, il avait découvert ses origines camerounaises. Peu de temps avant sa disparition, il avait en projet de se naturaliser camerounais. Il a d’ailleurs séjourné au Cameroun du 24 au 31 octobre 2022, pour prendre part à la Conférence Internationale du Centre International de Recherche et de Documentation sur les Traditions et les Langues Africaines, CERDOTOLA, consacrée aux »Assises pour la nouvelle pensée africaine ». A l’issue de cette conférence il a été consacré Maître des Sciences et des traditions Africaines, en reconnaissance de son immense contribution pour les humanités classiques africaines.
Lors de cette conférence, il a d’ailleurs présenté une communication magistrale, désormais testamentaire pour une nouvelle pensée Africaine, on s’en souviendra désormais, sous le thème : » Les avantages absolus et la destinée manifeste d’une nouvelle pensée africaine : actualiser les héritages scientifiques et techniques africains pour refonder l’histoire mondiale de la cognition « .
Il a rendu l’âme le 13 novembre 2022 en Guadeloupe.
Source : Panthéon du Club Panafricain des Peuples
Bibliographie
Publications (Œuvres)
- Cosmogénèse kamitetome 4, Anyjart, 2018
- Manuel d’études des humanités classiques africaines, Anyjart, 2017
- Cosmogénèse kamitetome 3, Anyjart, 2017
- Cosmogénèse kamitetome 2, Anyjart, 2015
- Prières et hymnes de nos ancêtres kamites, Anijart, 2015
- Cosmogénèse kamite, Anyjart, 2015
- Histoire de l’esclavage: critique du discours eurocentriste, Menaibuc, 2008
- Discours afrocentriste sur l’aliénation culturelle, Menaibuc, 2006
- La traite négrière européenne : vérité & mensonges, Menaibuc, 2003
- Les racines africaines de la civilisation européenne, Menaibuc, 2002
- L’origine négro-africaine du savoir grec, Menaibuc, 2000
Contes de jeunesse
- Initiation aux mathématiques africaines pour les enfants de 5 à 15 ans et +, Anyjart, 2015
- L’épopée du roi Narmer, Anyjart, 2015
- Les humanités classiques africaines pour les enfants : Volume 1, Menaibuc, 2006
Essais
- L’Afrique noire : initiatrice des législateurs de l’antiquité, Anyjart, 2018
- L’Afrique impériale : la thèse coloniale face à la vérité historique, Anyjart, 2015
- Qu’est-ce qu’être Kamit(e) ?, Menaibuc, 2010
- L’Afrique : Berceau des concepts de monnaie et d’étalon monétaire, Menaibuc, 2009